les cloches
tintent le crépuscule
d'automne

main devant la bouche
la japonaise mâche

pleurant ses fleurs
la dépouille du cerisier

hors d'eau
la blancheur des nénuphars
canards absents

我が命
菊に向かいて
静かなる

waga inochi / kiku ni mukaite / shizukanaru

ma vie
devant ce chrysanthème
se tait soudain

行く年や猫うずくまる膝の上

yuku toshi ya / neko uzukumaru / hiza no ue

l'année s'en va
le chat demeure
sur mes genoux blotti

haru no no ni
sumire tsumi ni to
koshi ware so
no wo natsukashimi
hito-yo- ne ni-keru

sur la lande printanière
pour cueillir la violette
je m'étais rendu
et cette lande était si douce
que j'y ai passé la nuit

Yamabe Akahito

la charbonnière
parle toute seule
sur la branche

ciel renversé
sur l’ombre du soleil
les âmes avancent

les gouttières
chantent sous les toits
nuage en eau

sur les toits
les pères Noël encordés
s'affaiblissent
~

bas côté
le cantonnier brûle
les sapins

de bon matin
il n'y a que le nom

escaliers

~

culotte baissée
le petit cul noir
fait la pluie

~

mes yeux ont plu
ils m'ont lavé de tout

~

les cavaliers
en fluo au feu rouge
jour de pluie

~

teuf teuf teuf
le moteur sous la pluie
de la péniche

~

tournage
la pluie bride abattue
caméra cachée

nouveau cycle
elle court derrière
l'homme en vélo

repos sur l’herbe
le chant du coq passe
le mur du son

~

chaise longue
le chat au soleil
puis à l’ombre

~

parfum de glycine
dans le jardin d’été
le chat dort

chute d’ovules
le ginkgo éventré
sur l’herbe

~

forte odeur
les ovules piétinés
du ginkgo

~

chute d’ovules
les entrailles puantes
du ginkgo

fin de soirée
l'anthurium
sur le lys

mots-fléchés
la vendeuse et l'aviateur
en quatre lettres

prise de sang
le black voit rouge
baiser envolé

aboiements
du chien de nuit
l'an neuf

parapluies
dans tous les sens
fin de l’office

~

pluie par-dessus tête
un vent à découvrir
les chefs

bas de page
les fleurs évanouies
du magnolia

blue silence
l’espace de la mer
entre les lignes

trou cerné
de bois brûlé
table ouverte

plume verte
dans l’encre d’herbe
pigeon voyageur

chapeau bas
pensées éparpillées
au vent d’automne