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CHICHINPUIPUI
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30 avril 2009

rainbow

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rainbow
les touristes tournés
vers l'arc-en-ciel

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30 avril 2009

Tanuki : raton laveur (3)

Troisème légende

… Au commencement de l’ère Kyôhô (1716), les voyageurs qui étaient obligés de passer, à la tombée de la nuit, près d’un gros chêne, aux environs de Kyôto, y rencontraient invariablement une vieille femme portant un nourrisson dans ses bras. A leur approche, la vieille leur lançait l’enfant à la tête ; et, quand le voyageur effrayé se défendait et parait le coup avec son sabre, il s’apercevait que l’enfant n’était qu’une grosse pierre !

Un samuraï qui avait entendu parler de cette curieuse histoire, s’attaqua un soir, non pas au nourrisson, mais à la vieille, et parvint à lui asséner un formidable coup de sabre. La sorcière poussa un grand cri et disparut. Le lendemain, en suivant une piste sanglante, on retrouva dans un trou sous une haie de bambou le cadavre d’un énorme blaireau.

Peu de temps après, dans un combat que le samuraï eut à livrer, il dut s’enfuir en sautant par-dessus cette haie de bambou ; mais, retenu par son pantalon qui s’y était accroché, il tomba, fut rejoint par ses adversaires et tué. Et le peuple superstitieux attribua, naturellement, cette mort à la vengeance du tanuki. Personne, depuis lors, n’osa ni approcher, ni réparer cette haie, dans la crainte de s’attirer quelque malheur.

Quatrième légende

… Un jeune samuraï, du nom de Kazutoyo, alla un jour à la pêche avec un de ses serviteurs. La pêche fut fructueuse et les deux hommes regagnaient déjà leur logis lorsqu’un orage les surprit. Ils forcèrent le pas quand tout à coup, au tournant de la route, ils virent une très belle fille qui était assise au bord du chemin et qui pleurait à chaudes larmes. Kazutoyo la regarda avec défiance, mais le domestique fut charmé par sa beauté et demanda la raison de son chagrin. La jeune fille lui raconta alors qu’elle s’était enfuie de la maison où elle devait endurer les pires traitements de la part de sa belle-mère, et qu’elle allait au village voisin pour habiter avec sa tante.

Cette histoire affecta beaucoup le serviteur, mais Kazutoyo qui observait la jeune fille pendant son entretien avec le serviteur, tira son sabre et d’un coup lui trancha la tête.

Lorsqu’ils arrivèrent à la maison, il était déjà tard et Kazutoyo alla se reposer des fatigues de la journée ; mais le domestique qui ne pouvait pardonner à son jeune maître le meurtre de la belle jeune fille qu’il commençait déjà à aimer, se rendit chez les parents du samuraï et leur raconta l’affreux forfait de leur enfant. Effrayé, le père se hâta d’avoir des explications de son fils. « Calmez-vous, mon père, lui répliqua alors Kazutoyo, j’ai longuement observé la jeune fille que nous avons rencontrée, et j’ai la certitude qu’elle n’était qu’un simple fantôme qui voulait nous mystifier ; car, malgré que, d’après ses dires, elle eut séjourné longtemps sous la pluie battante, ses vêtements n’étaient nullement mouillés ; veuillez envoyer un serviteur pour examiner le cadavre qui doit se trouver encore sur la route ».

Le lendemain, les domestiques, envoyés à la recherche du corps, rapportèrent en effet le cadavre d’un énorme blaireau décapité…

Ko-ji Hô-ten, dictionnaire à l'usage des amateurs et collectionneurs d'objets d'art japonais et chinois (Hacker Art Books,  New Nork 1965).

29 avril 2009

Tanuki : raton laveur (2)

Deuxième légende

… Deux amoureux étant tombés d’accord pour s’unir dans la mort, se donnèrent un soir rendez-vous dans un bois, pour se suicider, après une suprême étreinte. Mais, au dernier moment, l’homme s’étant aperçu que son amour pour la vie était beaucoup plus fort que celui qu’il éprouvait pour la jeune fille, se ravisa et n’alla pas au rendez-vous.

Un vieux tanuki qui avait eu vent de l’affaire, prit la forme de l’amoureux et alla dans la forêt où il rencontra la jeune fille. Après avoir passé une longue corde autour de la branche d’un arbre, il fit deux nœuds coulants et pendit le corps de l’amoureuse à un bout et son propre corps à l’autre. Mais il avait oublié que, n’étant qu’un simple tanuki, son corps à lui était beaucoup plus léger que celui de la jeune fille ; de sorte, que, tiré en l’air par le poids le plus lourd, il fut étranglé, pendant que la jeune fille touchait encore le sol avec ses pieds ! C’est ainsi que des passants la trouvèrent, le lendemain, encore vivante, quoique sans connaissance, tandis que le corps du blaireau se balançait, inanimé, au-dessus d’elle…

Ko-ji Hô-ten, dictionnaire à l'usage des amateurs et collectionneurs d'objets d'art japonais et chinois (Hacker Art Books,  New Nork 1965).

28 avril 2009

Tanuki : raton laveur 狸

31577560_pCet animal, appelé en japonais tanuki, est une espèce de raton laveur (canis viverrinus, nyctereutes, ou procionides). Dans la légende, c’est avec le renard, la bête qui fait le plus de mal à l’humanité inoffensive.

Tanuki est doué de forces surnaturelles et de pouvoirs magiques ; il peut se métamorphoser et prendre des formes très variées, comme le démontreront les quelques légendes reproduites ici et choisies dans le grand nombre de celles qui sont disséminées dans les livres japonais anciens et modernes.

Tanuki est toujours à l’affût d’un mauvais coup ; toujours prêt à molester les paisibles paysans et à narguer les pêcheurs. Embusqué au bord de la route, il bat, avec ses pattes, son ventre gonflé en tambour (tanuki no hara tsuzumi), imitant le son d’un gong de temple ou d’auberge, pour égarer les voyageurs attardés dans la nuit.

Cette malfaisante créature est souvent représentée déguisée en pèlerin ou en prêtre (tanuki bôzu), ou vêtu d’une feuille de lotus, avec une fleur comme couvre-chef, tenant une bouteille et une note de dépenses de sake. Une « trinité » de gros ventres est formée par Tanuki au ventre gonflé, un poisson ventru appelé fugu et Hoteï, le dieu du Contentement.

Le blaireau de la légende japonaise possède la curieuse faculté de pouvoir distendre son scrotum d’une façon extraordinaire ; il s’en sert parfois pour s’en envelopper, comme il le ferait d’un kimono ! Cet organe, qui peut atteindre la largeur de huit nattes (hachi jo kijiki kintama), est quelquefois employé par l’animal comme ombrelle et même comme arme contre un malheureux chasseur, que l’on voit représenté avec son fusil, complètement recouvert par le scrotum du blaireau sous lequel il est en train d’étouffer ! Ces sujets intéressants et curieux se rencontrent assez souvent parmi les netsukes ; mais les collectionneurs peu ou point initiés à cette légende, prennent invariablement l’extraordinaire scrotum pour une… feuille de chou.

La croyance dans les transformations du blaireau et dans ses pouvoirs surnaturels est encore, de nos jours, très répandue dans la population nippone. Au Japon, le cri de cet animal est généralement considéré comme un présage de mort, de maladie ou de dispute.

Parmi les fables enfantines, ce sont surtout « La bouillotte enchantée » (bum-buku cha-gama) et « La montagne qui craque » (kachi kachi yama), dans lesquelles le blaireau joue un rôle prépondérant et où les artistes japonais ont puisé une foule de sujets pour leurs sculptures, ciselures et gravures.

Première légende.

… Un capitaine de la garde impériale, nommé Saïtô Sukeyasu se trouvant un jour à la chasse, fut obligé de passer la nuit dans une vieille chapelle qui, suivant les racontars des paysans, était habitée par un monstre anthropophage.

Ayant préféré risquer l’aventure plutôt que de rester dehors dans la tourmente de neige, le capitaine sommeillait déjà, lorsqu’il entendit des pas dans le jardin. Il regarda par une large fente de la porte à coulisses et distingua, dans l’obscurité, un prêtre bouddhiste vêtu d’ noir et d’une taille gigantesque. Arrivé près de la porte, le géant passa au travers de la fente un horrible bras tout velu, dont il s’apprêtait à asséner un coup sur la tête de Sukeyasu, quand celui-ci, qui se tenait sur ses gardes, s’en saisit et ne le lâcha plus ! Dans le combat qui s’ensuivit, la porte, poussée hors de ses glissières, tomba sur le monstre. Sukeyasu se mit alors à appuyer de toutes ses forces sur son adversaire qui, peu à peu, devint de plus en plus petit, et son bras de plus en plus mince ; à la fin, il se mit à râler et bientôt ne bougea plus.
Alors Sukeyasu appela ses domestiques qui, à la lueur des lanternes, virent que le prêtre n’était autre qu’un vieux blaireau. Depuis lors, la chapelle ne fut plus hantée…

Ko-ji Hô-ten, dictionnaire à l'usage des amateurs et collectionneurs d'objets d'art japonais et chinois (Hacker Art Books,  New Nork 1965).

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" Pompoko" est le son que produit le tanuki lorsqu’il joue du tambour sur son ventre rond, signe de prospérité. Porte-bonheur et symbole de bon vivre, sa représentation est souvent située à proximité des bars et restaurants.

Les effigies de terre cuite le représentent avec un ventre bedonnant de couleur blanche et d'énormes testicules (synonyme de prospérité), une coiffe sur la tête et une bouteille de saké à la main.

Cet animal devenu un personnage dans la mythologie populaire japonaise s’est donc taillé une place de choix au cœur de l’animation nipponne. Sa maladresse attendrissante, son caractère joueur et roublard, ses airs de peluche vivante constituent un terrain idéal lorsqu’un studio veut mettre en place une histoire riche en rebondissement.

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Aux premiers beaux jours, l’imagerie populaire le représente battant du tambour sur son ventre. Par contre, l’hiver venu, il finit souvent en « soupe de raton laveur » breuvage apprécié en cette saison, quoique son odeur particulière n’en fasse pas un plat particulièrement savoureux. Sa fourrure est appréciée, de même que ses poils qui servent à faire des brosses à dents et des pinceaux.

Quelques haïkus tirés de l'almanach poétique traduit par A. Kervern, Le vent du Nord :

鞠の如く狸おちけり射とめたる
mari no gotoku / tanuki ochikeri / itometaru

une balle de jeu bondit
c'est le raton laveur
quand j'ai tiré*

[Hara Sekitei 原石鼎 1886-1951]

~

子狸も親に似てゐるふぐりかな
kotanuki mo / oya ni nite iru / fuguri** kana

les petits ratons laveurs aussi
à leurs parents ressemblent
comme les pommes de pins

[Aoki]

tanuki est un kigo d'hiver

* il s'agit du tir à l'arc.

** fuguri : testicules, traduit par pommes de pin

24 avril 2009

Dicton du jour

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17 avril 2009

Les tourterelles

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les tourterelles
toujours amoureuses
roucoulades

10 avril 2009

bourdon mirobolant

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sur le prunier*
la fleur déshabillée
par le bourdon

~

mirobolant
le bourdon
sur le prunier blanc

* prunier myrobolan (prunus cerisafera)

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