lundi de rentrée
lundi de rentrée
la Seine comme un lac
de montagne
parterre jaune
les dahlias vedettes
des papillons
les abeilles
ramassent leur butin
toutes fleurs
la musique
emplit le verre
du jazzman
le rouge descend
dans le verre
du clarinettiste
mal aux oreilles
vivement
le pianissimo
pilier
de la sagesse
vibrations
soleil de mai
embrumé grave
voile de mai
paysage vierge
rose désintégrée
les amours saignent
Conscience du balai
de paille d'ajonc
ou de bambou
au bout du manche
ses fibres végétales
vibrent au contact
de ses frères pétales
coups délicats
pour rassembler
la fenaison
de l'olivier
son préféré
et le mettre
en sépulture
cette fosse commune
aux déchets humains
demain il refleurira
l'âne brait
parce qu'il fait chaud
ma peau sauvée des orties
in extremis
les dames canard
libérées de leurs mâles
retour du marché
escargots sur la route
cornes dehors
les petits des grands escargots
tête en bas
envers de la spirale
bave et pluie
aucune trace d'escargot
un ploc sur le toit
voiture marron
canards absents du lac
canardage des marrons
mousse de velours
accroche de la bogue
champ de tir
marrons et glands concourent
joggeur éclairé
sa lampe torche
canards endormis
cauchemar du comparse
loupiotes sur l'étang
crépuscule
clair obscur
nénuphars en bande
orée
notre voiture la dernière
Armistice
les pêcheurs autour de l'étang
poubelle fermée
une feuille tombe à côté
risée sur l'eau
derniers nénuphars ingurgités
une poule imperceptible
apparaît dans les nénuphars
l'or sur les feuilles
Armistice lumineux
vent fort
mèches rebelles
dans la nuit
vent froid
les embruns
de la fontaine
en amas
les cheveux
du cyprès chauve
entrée du festival
le concert des grenouilles
miroir du château
Narcisse reste en retrait
odeur de cacao
un des péchés capitaux
~
deux boules
glace au parfum de rhume
brume étendue sur les arbres
grasse matinée
le beuglement s’embrume
dans le pré
coq dans la brume
est-il perdu
sous le catalpa
feuilles pas à pas
catafalque automnal
pied perdu dans la largeur
le pipit du bouvreuil
face au cimetière
le camélia centenaire
fleurit les tombes fanées
sur le marbre gris
soleil d'hiver
route de Carnac
les pierres tombales tombées
Ligne d’arbres
Ourlée de soleil
Les mâts dépassent
Les mots aussi
Les maux s’envolent
Avec les mouettes
Courant ascendant
Vers le levant
Lumière diffuse
Dans les haubans
Le vent joue
lignes du ciel
petit humain à terre
lignes du ciel
petit têtard deviendra grand
trafic dense
en tangente de la lune