le saule
さかさまに鷺の影見る柳かな
sakasama ni / sagi no kage miru / yanagi kana
le saule
contemple à l'envers
l'image du héron
à remarquer les sonorités du texte original sa sa sa, ka ka ka, ma na et sagi/yanagi
さかさまに鷺の影見る柳かな
sakasama ni / sagi no kage miru / yanagi kana
le saule
contemple à l'envers
l'image du héron
à remarquer les sonorités du texte original sa sa sa, ka ka ka, ma na et sagi/yanagi
五月雨や傘に付たる小人形
samidare ya / kasa ni tsuketaru/ koningyô
pluie de mai.
Suspendu sous un parapluie,
une petite poupée.
においある衣もたたまず春の暮
nioi aru / kinu mo tatamazu / haru no kure
leurs vêtements ont une odeur
elles ne les ont pas pliés
soir de printemps
Les jeunes femmes rentrant du hanami, n'ont pas rangé leur kimono sentant la sueur, laissé en plan dans le salon.
竹の屁を折節聞くや五月闇
take no he o / orifushi kiku ya / satsukiyami
crépitement insolite
des bambous,
temps sombre de mai
Les haikai de Kikakou, traduction de 1927
~
de temps en temps
j'entends le pet du bambou
nuit de mousson
où la traduction est plus littérale...
散る梅を屁とも思うわぬ御顔哉
chiru ume o / he to mo omowanu / o-kao kana
le visage du saint
ne fait pas plus attention à la chute des fleurs de prunier
qu'à un pet
~
屁と火事はもとから騒ぐ
he to kaji wa moto kara sawaku
celui qui crie le plus fort est souvent le fauteur de trouble,
autrement dit, c’est la poule qui a chanté qui a fait l’œuf
~
屁をひって尻窄め
he wo hitte shiri tsubome
Il n'y a aucune raison de serrer les fesses après avoir pété,
inutile de fermer la porte de l'écurie après que le cheval se soit sauvé
les racines
voient la vie en rose
pluie de mai
~
les bas ôtés
le haut des tours
dans les nuages
square à l'ombre
mes pets silencieux
et ceux d'Issa
~
l'odeur des pets
circule sous le cerisier
à double fleur
~
de Issa :
梅が香におならの匂いこきまぜて
umega ka ni / onara no nioi /kogimazete
au parfum de prunier
l'odeur des pets
entremêlée
De Takarai Kikaku 其角 :
花見にと母につれだつめくら児
hanami ni to / haha ni tsuredatsu / mekura-go
pour voir les fleurs
guidé par sa mère, il vient
le petit aveugle
Le problème de la poésie Japonaise, technique et traduction par Georges Bonneau (1938).
Ce haïku magnifique parce que très bien construit, montre les sentiments d'une mère allant voir les cerisiers en fleur avec son enfant aveugle. A remarquer les assonances en ha qui dénote une certaine douceur, celle de la fleur (hana), celle de la mère (haha), que la dureté de la dentale dans tsuredatsu contrebalance. La voyelle a en japonais signifie la clarté, la lumière, combinée avec h, le son devient ouvert et lumineux. Mekura signifie littéralement yeux noirs, qui ne voient pas, donc aveugle. La sonorité ra rend le haïku plus fluide.