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CHICHINPUIPUI
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7 mars 2007

HOSAI (1885-1926)

針に糸を
通しあへず
青空を見る

hari ni ito o / tôshi aezu / aosora o miru

impossible d'enfiler
le fil dans l'aiguille
je contemple le ciel bleu

Sur le même thème : le chas trop petit

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28 février 2007

LA VIOLETTE : SUMIRE

Viola odorata, la violette odorante, au subtil parfum et à la délicatre robe, fleur tendre de mon enfance.

Chaque printemps, je la retrouvais avec bonheur, fidèle au rendez-vous, redécouvrais cette odeur si exquise qui flattait mes petites narines. J'attendais sa venue avec impatience. Tous les matins, je me levais à la fraîche pour la voir éclore un peu plus. Raffinée, elle ne se dévoilait pas tout de suite la discrète. Quand elle était prête, je la cueillais, ne pouvant résister à son charme. Dans son bel écrin, un joli vase cloisonné, qui trônait sur la table du salon, hélas, elle ne résistait pas longtemps. Vague souvenir, vague de plaisir, sur ses ondes parfumées vogue mon cœur.

la violette-
en respirant son parfum
désir de cueillette

Ce qui explique le choix de ce jour : la violette célébrée au Japon.

de Bashô

山路来て 何やらゆかし すみれ草
yamaji kite / naniyara yukashi / sumiregusa

sentier de montagne
violette - un charme
venu on ne sait d'où

*

de Ryôkan

あげ巻の 昔をしのぶ すみれ草
agemaki no / mukashi o shinobu / sumire sô

tendre souvenir :
la coiffure des enfants –
violettes en fleur

*

de Chiyojo

駈出る 駒も足嗅ぐ すみれかな
kakederu / koma mo hashi kagu / sumire kasa

les chevaux après le galop
reniflent leurs pattes
Ah ! les violettes

*

うつむいた 所が台や すみれ草
utsumuita / tokoroga dai ya / sumiregusa

tête baissée
sur l’autel du bouddha
les violettes

*

根を付て 女子の欲や すみれ草
ne o tsuite/ onnago no yoku ya/ sumire kusa

désir de femme
profondément enraciné
les violettes

*

de Naojo

la cueillir quel dommage !
la laisser quel dommage !
Ah cette violette !

24 février 2007

Izumi Shikibu XIe siècle

つれずれと空ぞ見らるる想う人
天降り今ものならなくに

tsurezure to sora zo miraruru omou hito
amakudari kon mono naranakuni

Triste et désœuvrée, je me surprends à contempler le ciel
d'où pourtant il ne descendra pas

Poèmes de tous les jours - Anthologie proposée et commentée par Ôoka Makoto, trad. par Yves-Marie Allioux (Ed. Picquier, 1995).

23 février 2007

Marcovaldo, d'Italo Calvino

Un grand classique italien qui fait partie de mes livres de chevets.

En relisant les classiques japonais, Les fruits du Gingko de Kenji Miyazawa, je ne peux que repenser à ce personnage qui m'a ému par sa naïveté et son amour de la nature.

Marcovaldo est manœuvre, pauvre et chargé de famille, mais il rêve beaucoup. À la nature, surtout, qui n'est guère présente dans l'univers d'asphalte et de béton où il lui faut vivre. Cela lui vaudra une suite d'aventures et de mésaventures, où on le verra successivement cueillir des champignons à l'arrêt du tram, prendre un bien curieux bain de sable, s'amouracher d'une plante d'appartement singulièrement envahissante, être amené - par un chat dont il est l'ami et, accessoirement, par une truite - à rencontrer une étrange vieille marquise, et faire bien d'autres choses encore.

La force de l'écriture d'Italo Calvino apporte le rire et la fantaisie avec une élégance naturelle. Dans cette oeuvre inclassable et pleine d'humour, l'auteur montre qu'il y a de l'intérêt et de la poésie en toutes choses. Il suffit de savoir regarder.

Un livre extrêmement recommandable pour tous ceux qui sont au monde et ne l'ont pas encore lu.

21 février 2007

Murô Saisei (1889-1962)

雪降ると
いいしばかりの
人静

yuki furu to / iishi bakari no / hito shizuka

il neige ! Vient-on de dire dans le silence

Deux personnes assises tranquillement l'une en face de l'autre dans une pièce dont les portes à glissière sont hermétiquement closes. On ne voit pas la neige tomber. Les sens en éveil, un des deux personnages perçoit intuitivement le monde qui se trouve de l'autre côté des shôji, et replonge dans le silence après avoir seulement laissé échapper son exclamation. Le monde des sentiments qui emplissait la pièce en devient encore plus intense. La personne qui vient de parler ne peut être qu'une femme !

Poèmes de tous les jours - Anthologie proposée et commentée par Ôoka Makoto, trad. par Yves-Marie Allioux (Ed. Picquier, 1995).

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16 février 2007

Tagami Kikusha (1753-1862)

月を傘
にきて遊ばばや
旅の空

tsuki o kasa / ni kite asobabaya / tabi no sora

avec pour seul chapeau la lune
je voudrais tant partir !
ciel du voyage

Kikusha venait de perdre son mari, à 28 ans, et projetait de partir pour un long voyage. Ce haïku sous-tend sa volonté de vivre.

Poèmes de tous les jours - Anthologie proposée et commentée par Ôoka Makoto, trad. par Yves-Marie Allioux (Ed. Picquier, 1995).

16 février 2007

Matsumoto Takashi (1906-1956)

とっぷりと
後ろ暮れいし
焚火哉

toppuri to / ushiro kure ishi / takibi kana

nuit noire soudain derrière ce feu dehors

Né dans une illustre famille d'acteurs nô, sa faible constitution l'empêcha de s'y consacrer et le nô restera toujours un rêve. Ses poèmes ont toujours quelque chose de grave et de contenu.

Poèmes de tous les jours - Anthologie proposée et commentée par Ôoka Makoto, trad. par Yves-Marie Allioux (Ed. Picquier, 1995).

16 février 2007

Sôma Senshi (?-1976)

答礼の
微塵となりて
さらんとす

 
tôrei no/ mijin to narite/ saran to su

fine poussière
dans le soleil d'hiver
tel je voudrais partir

Un jour d'hiver serein et limpide, la poussière se répandant dans l'atmosphère s'est changée en lumière. Ce haïku est un haïku d'adieu, composé sur son lit de mort après l'ablation d'une tumeur cancéreuse à l'estomac.

Poèmes de tous les jours - Anthologie proposée et commentée par Ôoka Makoto, trad. par Yves-Marie Allioux (Ed. Picquier, 1995).

16 février 2007

Yosa Buson (1715-1783)

斧いれて
香に驚くや
冬木立

  ono irete / ka ni odoroku ya / fuyukodachi

un coup de hache
l'odeur surprend
arbres d'hiver

16 février 2007

Saïjiki d'hiver par Laurent Mabesoone

La douceur des hivers semble inquiéter les scientifiques soucieux des équilibres macro-écologiques. En ce qui concerne les agriculteurs, la douceur hivernale cause la prolifération des insectes nuisibles. Mais pour beaucoup d'autres, c'est un phénomène plutôt agréable, qui permet d'oublier un moment la sévérité de la saison.

暖冬や
仔犬押そゆる

dantô ya / koinu osoyuru / kemono michi

douceur hivernale-
soudain, mon chien ne veut plus
suivre le gibier [Keirô Ishida]

Longues et froides, les nuits d'hiver ne sont pas propices aux sorties et aux fêtes. Dans les campagnes, chacun se couche tôt. Cependant, dans les grandes villes, c'est à cette époque que les principaux événements culturels ont lieu.

冬の夜や
海寝むらねば
寝むられず
fuyu no yo ya / umi nemuraneba / nemurarezu


une nuit d'hiver...
sans dormir, j'écoute la mer
qui ne dort jamais [Masajo Suzuki]

La période du gel, caractérisée par des températures inférieures à 0° C, est plus ou moins longue selon les latitudes même si, souvent, le gel n'est pas continu sous les climats tempérés. En montagne par contre, le gel peut être considéré comme une période de l'année qui dure tout le mois janvier, au moins. Le verbe "geler" indique lui-même que l'on se trouve au plus froid de l'hiver.

馬の目も
氷菓に仰向
峠ぐち
uma no me mo / hyôka ni aomu / tôge guchi

Voyage en montagne-
sous l'œil de mon vieux cheval
une larme gèle [Ryûta Iida]

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