Les fruits du Gingko, de Kenji Miyazawa (1896-1933)
Kenji Miyazawa : une météorite dans le ciel littéraire japonais. Il dédia sa vie courte et ardente à sa ferveur bouddhique, à sa créativité inouïe (auteur de plus d'une centaine de contes, de milliers de poèmes), à son dévouement aux paysans pauvres de sa région déshéritée.
Musicien, scientifique et mystique, poète et militant, il disait « ... poètes nouveaux : l'énergie renouvelée, transparente, prenez-la des nuages, de la lumière, des tempêtes... »
公孫樹の実 ichô no mi
Les fruits du Gingko est un recueil de nouvelles, toutes plus poétiques les unes que les autres où l'auteur donne vie aux arbres et aux animaux. Voici la fin de la nouvelle, dont le titre est tiré, les fruits du Gingko, "l'arbre aux quarante écus", célébré en Orient pour ses vertus médicinales.
... Tous les enfants s'égouttèrent ensemble des branches, comme de la pluie.
" Cette année encore ils se disent au revoir, au revoir ! " riait le vent du nord qui fit étinceler son manteau glacé de miroirs avant de s'élancer au loin.
Comme un joyau qui se consumerait dans le ciel de l'est, formidable d'énergie, le soleil s'épanchait, radieux, sur la mère-arbre pleine de tristesse et sur ses enfants partis pour leur voyage.
終 owari = fin de la nouvelle
Un ouvrage extrêmement recommandable (Le serpent à plumes, collection "motifs", 2006).
La lecture de ces nouvelles m'a rappelé un autre auteur, italien, Italo Calvino, et son Marcovaldo.