besoin pressant
les arbres de l'arboretum
n'attendent pas

~

en arrêt
devant le bicolorisme
du tulipier

liriodendron tulipifera : tulipier de Virginie

~

les feuilles
pas toujours rousses
remplissent le sac

~

le févier
écorche les nuages
de ses épines

gleditsia caspica : févier de Caspienne

~

de l'arbousier
un gros bourdon s'échappe
grelots blancs

arbutus x andrachnoides : arbousier hybride

~

recroquevillées
les feuilles étrangères
du peuplier baumier

populus lasiocarpa : peuplier baumier de Chine à fruits velus

photos dans l'album "flore d'automne"

crépuscule
les nuages encrés
dans le ciel rosé

champ de seigle mûr
les coquelicots sont là
sous les nuages

clarté
dans la nuit
elle est là

lueur blanche
la lune derrière
le nuage

encre noire
sa rondeur blanche
apparaît

hanamichi*
la lune dans sa splendeur
efface toute noirceur

* hanamichi : chemin de fleurs, passage des acteurs de nô et de kabuki avant d'entrer en scène. Lieu où ils se font admirer et applaudir avant leur prestation.

traversée du jardin
avec ma barbe-à-papa
nuage rose

sur le toit
cheminent les nuages
chapeaux chinois

tombée du jour -

les reflets roses des nuages
lentement sur l'eau

*

tombée du soir -

l'aigrette dans la vase
au ras de l'eau

Pas toujours fidèle à mes engagements, le papillon étant butineur, j'essaie de mettre subrepticement un mot de saison (kigo) dans mes haïkus, parfois léger, parfois lourd, souvent absent. 花曇りhanagumori = fleurs sous les nuages. Quelle merveille ! Il existe un mot, alors que nous français y mettons une périphrase. Visions matinales :

coups de balai -
la pie sous le prunier
frémissant

*

matin couvert
le prunier agite
ses dernières fleurs

une variante :

hanagumori
tempête dans un vert
vague de rose

*

soupe de pétales -
le balayeur et son râteau
l'avalent à grands coups