une main
dépasse du carton
salut on n'a pas 1 rond

le choc des boules
une partie engagée
sous les platanes

la brume
couve l’évènement
matin d’hiver

~

mangée par la brume
la ville interrompue
ce matin

secousse du houx
le merle sous le feuillage
tire une baie

jour de fermeture
le couple de mouettes
s’ébat dans l’eau

points de suture
les fractions des arbres
sur l’étang gelé

~

la lumière
enfermée dans les glaçons
comme des gemmes

~

autour de l'étang
les jeunes briseurs de glace
avec leur bâton

dans la main
trois générations
de cuillers

Le bouquet s’assoit à côté de moi, ses palmes me couronnent. Le voisin, conscient de la gêne qu’il peut occasionner, change de position et tourne son bouquet. Je vois l’intérieur, des roses rouges.

-   Ça c’est de l’amour ! dis-je.

-   C’est pour mon médecin.

J’en déduis que c’est une femme, jusqu’à preuve du contraire.

-  Je l’aime, dit-il, empêtré dans ses fleurs et ses deux baguettes de pain.

-  Oui, c’est une déclaration !

Pendant ce temps, je compte vite fait le nombre de roses : une vingtaine.

-  Il y en a 21, dis-je

-  Non, 20.

-  Ah ! pas de chiffre impair. Pourtant !

-  Oui, ça se discute

-  Mais pourtant, insisté-je

-   La 21^e c’est elle !

Ouf c’est une femme.

-  Est-ce qu’elles sentent ?

Il les sent et me dit non.

-  En cette saison, elles viennent de loin, d’Afrique du sud.
-  Le monde à l’envers.

Faire venir des fleurs de si loin, alors que… et la discussion s’arrête là. Je regarde droit devant moi jusqu’au terminus où nous descendons, lui avec ses illusions et moi avec mon sourire.

Bonne soirée !

transports amoureux
de l'avion au métro
les roses paires

allée des cygnes
enseveli sous la neige
un seul homme

les agents gratteurs
récupèrent les mégots
la voie rit