Chapeauté
chapeauté
le fruit du magnolia
plus élégant
pliés
les parasols ne courent plus
après le soleil
*
même les oiseaux
ne montrent pas leur bec
buvette déserte
D'AMBRES ET DE FLEURS
KOHAKU TO HANA TO
琥珀と花と
Renga
de Dominic Deschênes et Marie Sunahara
Éditions du Sablier, 2006
Ce poème en chaîne est né informellement d'une correspondance entre les deux auteurs, l'un vivant au Québec, l'autre à Paris. Une liaison épistolaire, après une rencontre, au fil des saisons, empreinte de nostalgie, d'attente et d'amitié ou d'amour. Où est la limite ?
Un titre significatif, lorsque l'on sait que l'ambre, cette résine fossilisée, a de multiples propriétés, dont celle de réchauffer le cœur et transmettre l'énergie solaire. En aidant à lutter contre la dépression et l'angoisse, l'ambre est aussi le symbole de renouvellement des vœux de mariage et l'assurance des promesses. Quant à la fleur, elle contient tous les symboles de bonheur.
Le printemps précoce
attristé
se cache dans les bourgeons
picorant la terre
une hirondelle frileuse
retrouve nos mots
*
la timidité du doigt
qui pointe le soleil
derrière le pan de pluie
deux voix qui se trouvent
dans une pluie de soleil
au cœur de la nuit
*
la verdure odorante
c'est la brise
qui mûrit l'avenir
parfum de lilas
au lendemain de l'orage
du pollen pour l'âme
rira kaoru arashi no yokujitsuyokujitsu
tamashii no kafun
*
la cascade chatouille
les rochers
soutenue par les herbes rieuses
les rires en cascade
se répandent et tirent l'arbre
de ses rêveries
*
In fine
une coupe d'obsidienne
un sacrement
l'éclair marie le feu et l'eau
abreuvés de grâce
nous reposons le calice
dans le cercle ouvert
Une merveille de délicatesse et de sentiments contenus. A découvrir.
Qui n'a vu l'exposition de Hokusai, au musée Guimet à Paris, n'a pas vu sa queue. Les amateurs ont rongé leur frein.
Hokusai
au cul saillant
une queue d'enfer
J'avoue avoir vu plus de choses sur le catalogue que dans les vitrines.
pénombre
le nez des visiteurs s'allonge
sur les vitrines
La peinture japonaise, autrefois, ignorait la perspective avec ses différents plans, d'où parfois une disproportion entre le premier, le deuxième et le troisième plan. Voici ce que m'ont inspirée les shunga (春画 images du printemps) ou estampes érotiques.
shunga
gros zizi et petit minou
sans perspective