résidus de neige
résidus de neige
sous l'arbrisseau le chat
noir et blanc
Selon l'almanach poétique, le printemps est divisé en plusieurs périodes :
- premier printemps (shoshun 初春), début février, le nouvel an à l'ancienne (kyushogatsu), fin de la saison des grands froids (kan.ake), prémices du printemps (haru asashi), le retour du froid (saekaru), le froid persistant (yokan), le printemps tardif (chishun), un avant-goût de printemps (harumeku), la remontée des poissons vers les glaces de la surface (uo hi ni noboru), les eaux de pluie (usui) ;
- mi-printemps (chushun 仲春), soit le coeur du printemps avec mars (sangatsu), le commencement du printemps (soshun), le réveil des insectes (keichitsu), la métamorphose du faucon en colombe (taka ka shite hato to naru), l'équinoxe. (shunbun) et le jour de l'équinoxe (higan), derniers jours du printemps (sangatsujin) ;
- trois lunaisons du printemps (sanshun 三春), le jour de printemps (haru no hi) ou soleil de printemps, l'aube (shungyo), le matin (haru no asa), le soir (haru no yu), les journées (shunchu), le déclin du jour (haru no kure), premières heures d'une nuit (haru no yoi), la nuit de lune voilée (oborozuki yo), la douceur (atataka), la limpidité (uraraka), la sérénité (nodoka), le jour s'étire ou le jour allonge (hinaga et chijitsu), l'heure des pousses sur les arbres (ko no medoki) ;
- déclin du printemps (banshun 晩春), avril ou le mois des deutzies (shigatsu), les pures clartés (seimei), le coup de froid sur les fleurs (hanabie), la saison des grenouilles chaussées d'autres yeux (kawazu no me karidoki), les pluies bienfaisantes (koku u), la taupe devenant caille (densoka shite uzura to naru), lourdeur du printemps (haru fukashi), quatre-vingt huitième nuit de printemps (hachi-ju-hachihachi-ju-hachi ya), tiédeur du printemps (haru atsushi), déclin du printemps (kure no haru), le printemps qui s'en va (yuku haru), regrets de printemps (haru oshimu), l'été proche (natsu chikashi), terme de la troisième lunaison (yayoi jin).
Ces expressions sont le reflet d'une culture fortement imprégnée par la Chine et le système luni-solaire et n'ont pas toujours d'équivalent dans notre monde occidental. Ex : la métamorphose du faucon en colombe correspond au début des travaux agraires, au mois de mars et fait appel à la mythologie japonaise (les dieux descendent dans les rizières), de même que la taupe qui devient caille, fin mars-début avril. Les paysans ont remarqué un regain d'activités parmi les mulots, souris, campagnols, musaraignes, blaireaux et taupes. Ou bien Kawazu no me karidori, saison où les grenouilles empruntent leurs yeux aux hommes, c'est-à-dire période de somnolence et de nonchalance. A cela il faut rajouter un jeu de mot avec les kanjis (caractères chinois) qui voudrait dire la chasse aux femmes.
Le réveil de la loutre-Le printemps, almanach poétique, traduit par A. Kervern (Éditions Folle Avoine).
Un avant goût de printemps !
Le printemps débute officiellement le 4 février (risshun 立春). Les vents de printemps entraînent le dégel, ramènent les chants d'oiseaux, en particulier celui du rossignol. Dans les cours d'eau et les étangs, on distingue déjà les poissons à travers la glace qui s'amincit.
La deuxième étape se situe au 20 février : abondantes averses (usui 雨水), la neige fond, les glaces se disloquent, le sol détrempé commence à donner des signes de vie : l'herbe pousse, les arbres bourgeonnent. En longues traînées, les brumes de printemps font leur apparition
Après le froid rigoureux de cet hiver, l'allongement progressif des jours et la durée d'ensoleillement annoncent que nous arrivons à son terme. Réjouissons-nous mes frères ! Le printemps est à nos portes...
Deuxième mois, kigo de printemps, soit février, signifie l'avènement du printemps dans le calendrier lunaire. Pour le calendrier solaire, ce ne sont que des signes avant-coureurs d'une saison qui ne se déclare vraiment qu'un mois plus tard, en mars.
de Ishiwara Shôgetsu 石原舟月:
雪の上に二月の雨の降りにけり
yuki no ue ni nigatsu no ame nofuri ni keri
neige trouée
les pluies de février
sont tombées
~
de Katô Shûson 加藤楸邨 (1905-1993) :
木のひかり二月の壁は度えやすし
ki no hikari nigatsu no kabe wa doe yasushi
la lumière des arbres
sur les talus de février
si fragile
~
de Chodô 樗堂 :
鴨減りて水のさびしき二月かな
kamo herite mizu no sabishiki nigatsu kana
les canards se font rares
solitude des eaux
du deuxième mois
Le réveil de la loutre. Le printemps. Grand almanach poétique japonais, traduit par Alain Kervern (Éditions Folle Avoine, réédition 2009).
Merci Christian pour ton aide, voir son blog http://tabi.over-blog.com/.
terrain glissant
choisir le passant
dans les bras de qui
tomber
sa mine renfrognée
n'engage guère à
passer à l'acte
dérapage
incontrôlé
© nekojita