Chaque soir
Chaque soir, à la sortie du bureau, depuis un mois, j'entends les harmoniques d'un oiseau non identifié que j'écoute avec délectation. Est-ce un merle un étourneau ? Surprise par l'heure tardive de ce chant.
Détaché du reste de la ville, son chant dans la nuit éclairée, fait naître dans ce monde turbulent un espoir.
Perché sur un peuplier du bord de Seine, invisible, ses modulations, qu'il porte très haut au-dessus des voitures, me mettent en joie. J'attends que le feu passe au vert pour traverser et laisse passer plusieurs feux en écoutant ce qu'il a à dire. La tête haute je rentre chez moi.
faisant fi de la circulation
ses trilles
Transport
transport gratuit
l’état de joie surveillé
un hélico sur la ville
métro vide
le pont transparaît
sa nature de passeur
La Ville, anthologie franco-bulgare
Un recueil de haïkus sur le thème : La Ville (2012).
de Aksinia Mihaïlova - Bulgarie
Embouteillage -
cinq poussettes de bébé
au feu rouge
de Alexandra Ivoylova - Bulgarie
il gèle dehors -
le clochard agrafe
son unique bouton
de Alain Kervern - France
l'univers qui grandit
a déposé ses oeufs
quelque part dans la ville
de Antoineta Nikolova - Bulgarie
Matin dans la ville
L'aboiement des chiens sans logis
au lieu des coqs
de Jean Le Goff - France
Garçons et filles
autour de la fontaine
des "bisoutages"
de Gérard Dumon - France
au bout de la rue
un hôtel trois-étoiles
lui dort à la belle
de Iliana Ilieva - Bulgarie
un mime sur le boulevard
les pigeons se précipitent -
des miettes imaginaires
de Yonko Bonov - Bulgarie
Averse sur la ville.
Une trace solitaire
de larme sur la pierre.
etc.