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CHICHINPUIPUI
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hiver
21 décembre 2010

Le pet

Le pet (おなら onara ou he en japonais), mot de saison d'hiver créé par Kikaku, est l'objet d'un passe-temps durant la longue saison de réclusion. 

On le retrouve chez Issa, en toutes saisons. Mais il est clair que ce thème n'apparaît que peu dans le haïku, mais plutôt dans le senryû et les kokkei. Glanés par-ci par-là :

de Issa :

馬の屁に目覚めて見れば飛ぶほたる
uma no he ni mezamete mireba tobu hotaru

d’un pet de cheval
tiré du sommeil j’ai vu
des lucioles en vol

~

垣外へ屁を捨てに出る夜寒哉
kakisoto e he wo sutenideru yosamu kana

par delà la haie
sors me décharger d'un pet
au froid de la nuit

~

虫の屁を指して笑ひ仏哉
mushi no he wo yubisashite warai botoke kana

pet de bombardier*
que montre du doigt
le Bouddha rieur

~

長の日や沈香も焚かず屁もひらず
naga no hi ya jinkô mo takazu he mo hirazu

longue journée -
rien à faire que brûler de l'encens
ou péter

~

屁くらべが又始るぞ冬篭
he kurabe ga mata hajimaru zo fuyugomori

les concours de pet
s'en vont donc recommencer
repos hivernal

~

月涼し水面ぷくっと河童の屁
tsuki suzushi suimen bukutto kappa no he

lune froide -
des bulles d'eau à la surface
le pet d'un lutin

~

de Sôin :

我が親の死ぬる時にも屁をこきて
waga oya no shinuru toki ni mo he o kokite

juste avant sa mort
mon père
pète encore

de Fukushima Seigi 福島せいぎ:

みどり子のおならめでたし初笑ひ
midorigo no onara medetashi hatsuwarai

le pet de l’enfant son premier sourire rayonnant

* bombardier : insecte

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14 décembre 2010

Hashimoto TAKAKO 1899-1963

雪烈抱かれて息のつまりしこと
yuki hageshi dakarete iki no tsumarishi koto

tourmente de neige
jadis je suffoquais dans ses bras

Commentaire de Ôoka Makoto :

« Takako s'initia au haïku auprès de Sugita Hisajo, puis devint l'élève de Yamaguchi Seishi. Elle saisit toujours avec une rare justesse les élans et les oscillations de la sensibilité féminine. La rigueur avec laquelle elle pénètre la réalité en s'en tenant strictement aux faits, la richesse de ses moyens d'expression, en font sans doute une des meilleures femmes poètes de l'époque moderne. Elle n'avait pas encore quarante ans que son mari la précédait dans la mort. Aussi consacra-t-elle de nombreux vers à sa mémoire, dont certains, comme celui que nous présentons ici, sont de purs chefs-d'œuvre. En contemplant la neige qui ne cesse de tomber à gros flocons, lui revient, comme ressuscité par la nature, le souvenir d'un instant où son mari l'avait étreinte, si fort qu'elle avait cru s'évanouir. »

Poèmes de tous les jours (Picquier poche 1995).

6 mai 2010

devant la tour

tour Winterthur
le vent glacial emporte
les informations

~

arrêt sur image
le batelier balaie le pont
un vent froid

~

le gobelet
plein de vent
tournoie

~

souffle d'hiver
les canettes s’entrechoquent
sur le pont des arts

13 février 2010

lueur jaune

IMG_5074c


lueur jaune
derrière le ciel
matin givré

13 février 2010

coups de trompe

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coups de trompe
d'un bord de l'étang à l'autre
les poules d'eau

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12 février 2010

Matin calme

IMG_5001c

matin calme
les oiseaux se répondent sur l'eau
un pinson s'envole

11 février 2010

La neige oblique

IMG_5073c

la neige oblique
tourne à gauche dans la rue
mon thé refroidit

5 février 2010

presque le printemps

presque le printemps
les piaillements assourdissants
de la haie

~

au soleil
le bain des moineaux
répit de l'hiver

~

les bêcheurs
tournent le dos au soleil
la terre retournée

27 janvier 2010

le fleuve

le fleuve
véhicule du gris
eau d’hiver

20 janvier 2010

la brume

la brume
couve l’évènement
matin d’hiver

~

mangée par la brume
la ville interrompue
ce matin

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