le froid canarde
dans les poches trouées
dérive des doigts

L'infirmière
Pressait tes pieds
Tu
Expirais
Elle jeta dans mes yeux
Un Regard
Plein de ta mort

....

Une foule
Sur cette colline
Tous les cœurs
Joints
Battaient
Pour ton partir

...

Au Luxembourg
Jointes
Nos mains
Gisaient
Par terre
Au Luxembourg
Nos pas
Traversent encore
Le soir

...

Mon cœur
Se cache
Dans le pan
De la chemise
De nuit
De cette femme
Dans ta maison

Mort à vif, de Siham Bouhlal, dessins de Mahi Binebine (Al Manar, 2010).

les cadenas
chaque jour un peu plus
mais cette rose...

de bon matin
il n'y a que le nom

escaliers

~

culotte baissée
le petit cul noir
fait la pluie

~

mes yeux ont plu
ils m'ont lavé de tout

~

les cavaliers
en fluo au feu rouge
jour de pluie

~

teuf teuf teuf
le moteur sous la pluie
de la péniche

~

tournage
la pluie bride abattue
caméra cachée

les vitres sales
n'entachent pas le ciel
nuages rosés

l’étang donné
pas d’autres connaissances
que les canards

entre elles
le soleil se lève
branches

~

le soleil prêche
sur la pointe du clocher
sainte Chapelle

beati qui audiunt verbum...

et la verve de cet homme d'esprit
homme de lettres, mais surtout homme de cœur

l'église résonne
des pas de tous ses amis
bouquets blancs

~

cérémonie
les salutations distinguées
dans la nef

~

les fleurs des jacinthes
arums et chrysanthèmes
toute blanches

~

gants blancs
des huissiers
gants blancs
des académiciens

~

les cloches
sous la voûte
un glas

~

queue de comète
son épée d'académicien
sur le cercueil

~

les cantiques
de mon enfance
souvenirs

~

files d'attentes
deux goupillons
pour un cercueil

~

bise glacée
un signe d'adieu
à l'immortel

pelée
la pomme
p o 2m e

~

épluchures
le stylo pommérisé
à la main

~

pomme
je t'épelle
compote

~

tête dure
l’ail se rebiffe

~

pomme puis ail
sur les doigts des odeurs

nouvelles

sur les genoux
le roman achevé avec
la clarté du jour