Toulon
il est parti
le vent se lève
la rue où il vivait
je passe
saint Mandrier
un cierge brûle
deux matelots
pompons porte-bonheur
navires de guerre
en rade
stylo-plume
stylo-plume
la poche vide
du manteau
rue Anatole France
l'encre de tous les jours
répandue
soupe d’escargots
soupe d’escargots
le marchand ambulant
éclairé au gaz
Espagne-Italie
hurlements
des aficionados
klaxons
la prière du muezzin
amplifiée
épi de maïs
il remonte la ruelle
comme autrefois
L’accent des eaux, de Georges Rose
Un petit recueil de poèmes courts (éditions Henry, 2010) qui voyagent d’un jour à l’autre, d'un pays à l’autre.
SBN 978-2-917698-61-7
Mes coups de cœur :
Dans la rue
un jean s’en va
remuant la nuit
Au bout de la rue
une maison passe entre les maisons
c’est le grand ferry
La nuit la ville
restées seules
l’une avec l’autre
Raturant la lumière
le corbeau
pris dans son vol
Sur les talus
les genêts
affolent la lumière
S’embrassant
de vieux visages
renversés d’un autre amour
etc.
septentrion
septentrion
la fumée s'espace
de la maison
~
sous bois
les pas chiches
sur l'humus
~
tranquillité
clap clap le cygne
brise l'eau
~
fer à cheval
l'oiseau tête en bas
sur l'arbre
~
devant l'étang
avant de retrouver
les rues
~
l’astre
éblouit la brume
trouée
~
craquements
de la forêt
un pic lequel
~
le jeune chien
hors d'atteinte
du cygne
~
nappe de brume
les couverts sur l'étang
invisibles
21 décembre
premier pas dehors
les embruns du matin
sur le chat blanc
~
les bonhommes
sans neige rouge et vert
sous le crachin
~
yeux pétillants
devant les lunettes
rideau de gouttes
~
eau limoneuse
le ciel se déverse
finement
~
le visage
déjoue les gouttes
fin d’automne
~
une dans chaque main
elle parcourt la ruelle
avec la pluie