pianotant leur portable
un dîner en tête-à-tête

la voiture assaillie
de glands et bogues

coup de vent
les feuilles se détachent

pieds roulants
sur les taches de soleil

sentiers battus
les bogues battent leur coulpe

mettez vos casques
l’avertissement aux promeneurs

tête baissée
chênes et châtaigniers se déchaînent

chemin tapissé de bogues
que de chutes

La vague sur l’âne
lui fait perdre pied
Il ne sait pas nager
Avec ses gros sabots
Il frappe l’eau
Sans en toucher le fond

Ses hihan finissent
Par se taire
Un dernier trébuchement
L’amène à la côte
Celle d’Adam
Dont il rêve
Depuis si longtemps

arrêtée par la nuit
à un doigt du réveil

confiture de mûres
plus qu'un résidu

un cri de pie
se multiplie
mis en plis
de mes rides

potimarron libellé courge
pour le tiers-instruit

du Mexique
parfum de fleur d'oranger

les longues larmes
du catalpa en suspens

Paris by night
les couleurs des grues

nuit blanche
la cendre du visage
balayée

samedi soir
le chauffard frôle la tôle