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CHICHINPUIPUI
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18 avril 2011

Luxembourg presque parfait

22°C, la température idéale pour aller déjeuner au jardin du Luxembourg. Installée à l'ombre du parrotia, un magnifique poste d'observation pour regarder le massif de tulipes rose foncé et rose pâle entourant le poète Verlaine. Deux fillettes en tresse, l'une rose, l'autre bleue, courent sur la pelouse parsemée de pâquerettes.

deux petites nattes
joutent avec les branches
de cerisier

Le merle perché sur une branche du parrotia s'élance vers les tulipes, suivi de près par la merlette. Puis il revient et se met à chanter et siffler juste au-dessus de moi, arrêté net dans son élan par l'apparition d'une corneille, l'ombre au tableau.

du parrotia
aux tulipes le merle
et sa merlette

~

première loge
le merle franc-maçon
chante et siffle

~

la corneille
le chant du merle reprend
à son départ

Ma voisine apeurée par un insecte puant que si on l'écrase.

la punaise
sur le vert tendre
inodore

Lorsqu'un enfant-trappeur arrive avec sa carabine et vise les gens du voisinage. – Ça devient dangereux, dis-je, mi-plaisantant mi-sérieuse et je m’en vais. La mère me dit : ce n’est pas dangereux. – Désolée, mais je n’aime pas les armes quelles qu’elles soient.

visée par l’enfant
à la carabine
l’heure du départ

À la sortie du jardin, les travailleurs permanents continuent de s'activer sur les parterres floraux.

les genouillères
du jardinier
sur le gravier

De retour au bureau, fenêtre ouverte, je continue à percevoir les bruits du printemps.

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11 avril 2011

la ballade du pois de senteur

Cela a commencé vendredi après-midi, lorsqu'elle débauche plus tôt avec moi subtilement parfumé et délicatement coloré.

 

mauve et blanc

les pois de senteur

dans la main

 

Au bout de la passerelle des arts, le marchand de glace tire la langue aux akènes, les vendeurs d’eau à la sauvette se multiplient, tandis que les pakistanais prennent des leçons sur le climat tempéré.

les marrons chauds
du pakistanais
hors kigo  / un mukigo*

Arrivée devant les Pyramides, elle fait une pause et me pose sur un banc au soleil, décidant de ne pas rentrer directement en métro mais de profiter du beau temps à pied sur la voie royale, à mes risques et périls.

pierre chaude
de légères brûlures
sur les pétales
 

IMG_10175C

 

Près du Carrousel, les arbres taillés au cordeau, point de départ de ma balade. Nous passons devant les Maillol à moitié cachés dans le labyrinthe de verdure. Les étrangers nombreux se font photographier avec les moineaux.

 

voie royale
sous la fontaine les pieds
des voyageurs

 

IMG_10184C

 

Points d’eau, buvettes et marchands de glace font du chiffre, tandis que les voiles colorées du loueur de bateau attendent pour naviguer sur le bassin. La traversée des Tuileries, une traversée du désert. Le chameau ! elle ne boit pas. Malgré cela, la pleine floraison des arbres de Judée et les parterres de tulipes multicolores amènent une touche d’agrément à la promenade.

IMG_10181C

 

 

Caïn
reste aveugle
à Judée

 

 

mais,

 

face aux tulipes
les pois de senteur
de plus en plus pâles

 

IMG_10180C

 

Fatigué ! pourtant elle ne me lâche pas, craignant de m'oublier. Quittant l’allée centrale, elle bifurque vers la terrasse du Jeu de Paume, où le bel costumé de Dubuffet (1973) me fait signe dans son enclos verdoyant. Rêve d’un instant, Venise m'échappe….

 

IMG_10189C

Elle me redresse, je peux alors jeter un regard sur la série d'œuvres de Louise Bourgeois : The welcoming hands (1996), et ce minuscule bronze émergeant d'un énorme bloc de pierre me tend la main.

 

IMG_10194C

 

IMG_10193C

 

La fatigue de plus en plus présente. Aucune concorde entre nous, vélos et passants empruntent la place pour se rendre sur les champs. Là, la ballade se poursuit sous les marronniers où quelques touristes manifestent leur appartenance à leur pays en chantant ou criant leur joie d’être là.

 

les vélos
sur la promenade
des espagnols

 

J’aimerais crier aussi, lorsque la tige se brise. Elle ne sent rien. Mes pétales s’étiolent, mais ses pensées sont tournées ailleurs. Des banderoles dans la lumière invitent le badaud à découvrir une exposition au grand palais.

 

à l'ombre
des marronniers
le trafic danse

 

IMG_10198C

  

fontaine Wallace
elle distribue son eau
gracieusement

 

Supplice de tantale, je commence à manquer d’eau, mais elle n’en a cure. Lorsque l’allée arborée disparaît au profit des terrasses de café bondées, je sens que sa flânerie prend fin, elle change d’allure et fuit la foule pour s’engouffrer dans le métro.

IMG_10199C

 

mes pois de senteur
détournés du graillon
rentrent sous terre

 

Arrivé chez elle, je me désaltère enfin à son hospitalité.

ma senteur
se requinque
dans le vase

 

et nous dînons face to face.

IMG_10243C

 

* kigo: mot de saison; mukigo: mot sans saison

12 août 2010

1er août (2)

Les moissons faites, des champs de chaumes à perte de vue sur la route vallonnée.

l'ombre des nuages
se déplace sur les champs
les chaumes plus clairs

~

courbes des champs
le tgv entre et sort
de leur blondeur

~

champ d'honneur
les chaumes se redressent
après la moisson

~

dimanche après-midi
le tracteur dans les chaumes
passe la herse

~

terre retournée
les brins de paille encore
sur pieds

~

champ de tournesols
sous le plastique noir
l'église de paille

~

sortis du vallon
les meules rondes
stationnaires

IMG_8293C

11 août 2010

1er août

Dimanche premier août, départ pour la Bourgogne sur l'autoroute du sud. Le trafic est dense, mais une déviation vers Troyes nous conduit tranquillement à une étape imprévue, Villeneuve-l'Archevêque, berceau paternel.

premier août
la route des escargots
porte bien son nom

Le canal de Bourgogne (189 écluses), lieu de villégiature des plaisanciers, est l'occasion d'arrêts multiples. Cette voie navigable a permis à de nombreuses scieries de s'installer sur ses berges.

devant l’écluse
livre ouvert sur les genoux
les passants

~

les libellules
au ras du canal
reflets irisés

~

le liseron
enlace une ortie
amours cuisantes

~

une libellule
passe dans le ciel
plus grosse

~

les poissons-chats
regroupés sous les herbes
voie d'eau

15 juin 2010

Inauguration

Inauguration de la place Mahmoud Darwich, poète palestinien, en présence du président palestinien du même nom.

Avec mon laisser passer, je pars au travail. Des cars de CRS partout, le pont des arts fermé, l’accès au quai Conti également. Tout est sous contrôle, haute sécurité... Un grand déploiement de forces pour le poète.

pour le poète
les forces de l'ordre
des mots

~

inauguration
d'une place poétique
mon laisser passer

~

contrôles -
En passant par la Lorraine
l'âme du poète

~

saint Élisée
priez pour le poète
inauguré

Une cérémonie que mes oreilles ont suivie de la fenêtre, mais que mes yeux n'ont pu voir.

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17 février 2010

Prémices du printemps

Ce matin semble différent. Le ciel est limpide et la lumière dessine les ombres autour des arbres. Une sensation nouvelle m’envahit. L’uniforme ôté, le soleil se montre enfin. L'impression de l'air malgré le froid, cette lumière autre, sont autant de signes du retour du printemps qui me réjouissent. C'est cette approche intuitive que les Japonais nomment : 春浅し haru asashi (prémices du printemps), expression un peu différente de 春めく haru meku (avant-goût de printemps, air de printemps).

clarté du jour
la lumière s’allonge
sous les pruniers

~

les oiseaux
en haut du peuplier
premiers rayons

~

soleil levant
les branches auréolées
de lumière

~

les chiffons
sur les éclairages
se bousculent

16 janvier 2010

Bribes métropolitaines

Le bouquet s’assoit à côté de moi, ses palmes me couronnent. Le voisin, conscient de la gêne qu’il peut occasionner, change de position et tourne son bouquet. Je vois l’intérieur, des roses rouges.

-   Ça c’est de l’amour ! dis-je.

-   C’est pour mon médecin.

J’en déduis que c’est une femme, jusqu’à preuve du contraire.

-  Je l’aime, dit-il, empêtré dans ses fleurs et ses deux baguettes de pain.

-  Oui, c’est une déclaration !

Pendant ce temps, je compte vite fait le nombre de roses : une vingtaine.

-  Il y en a 21, dis-je

-  Non, 20.

-  Ah ! pas de chiffre impair. Pourtant !

-  Oui, ça se discute

-  Mais pourtant, insisté-je

-   La 21e c’est elle !

Ouf c’est une femme.

-  Est-ce qu’elles sentent ?

Il les sent et me dit non.

-  En cette saison, elles viennent de loin, d’Afrique du sud.
-  Le monde à l’envers.

Faire venir des fleurs de si loin, alors que… et la discussion s’arrête là. Je regarde droit devant moi jusqu’au terminus où nous descendons, lui avec ses illusions et moi avec mon sourire.

Bonne soirée !

transports amoureux
de l'avion au métro
les roses paires

14 juillet 2009

Feux d'artifice

Tous les feux d'artifice ne se ressemblent pas. Celui de ce quatorze juillet se distingue des autres parce qu'il est tiré de la tour Eiffel, contrairement aux autres années, et surtout parce que notre dame de fer a cent vingt ans et que les artificiers ont su la rendre encore plus belle.

L'important pour voir un feu d'artifice dans de bonnes conditions, quand on n'aime pas les bains de foule, est de trouver un emplacement calme où l'on puisse voir sans être gêné par Pierre Paul ou Jacques.

En repérage la veille, nous avons découvert en faisant le tour du lac supérieur au bois de Boulogne, une trouée entre les arbres d'où l'on pouvait la voir et le voir.

Ce soir à 22h en place pour le spectacle. Nous ne sommes pas les seuls, mais nous ne sommes guère plus de dix. Il fait doux, la nuit n'est pas encore tombée, assis dans l'herbe devant le lac, nous regardons les reflets dans l'eau, les essais de lumière de la tour qui scintille à un moment puis s'éteint et les lapins qui jouent.

en attendant
la tombée de la nuit
les lapins jouent

La tour Eiffel nous a fait un très beau balai (;-). Sa colonne s'éclaire du bas vers la tête, puis des fusées latérales partent comme des comètes. Ces lumières dorées embrasent le ciel horizontalement puis verticalement. Hormis les fleurs et bouquets classiques rouge ou bleu, c'est innovant. 

des comètes
de chaque côté
de la tour

La dame de fer garde la tête haute même dans la fumée terminale, lorsque tout s'éteint. Un reflet dans l'eau du lac.

la nuit
recouvre le lac
à nouveau

Tandis que les sons éloignés des feux arrivent jusqu'à nous, des chanteurs de karaoké s'exercent dans l'île. La fête continue avec les feux d'artifice des communes alentours, Suresnes, Puteaux, qui commencent à tirer avec un léger décalage. Si bien que la tour Eiffel éteinte, Suresnes pétait suivi de Puteaux.

entourés de feux
la nuit pétarade
en couleurs

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