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CHICHINPUIPUI
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15 avril 2010

Hanami - Aller voir les cerisiers en fleur

De Takarai Kikaku 其角 :

花見にと母につれだつめくら児

hanami ni to / haha ni tsuredatsu / mekura-go

pour voir les fleurs
guidé par sa mère, il vient
le petit aveugle

Le problème de la poésie Japonaise, technique et traduction par Georges Bonneau (1938).

Ce haïku magnifique parce que très bien construit, montre les sentiments d'une mère allant voir les cerisiers en fleur avec son enfant aveugle. A remarquer les assonances en ha qui dénote une certaine douceur, celle de la fleur (hana), celle de la mère (haha), que la dureté de la dentale dans tsuredatsu contrebalance. La voyelle a en japonais signifie la clarté, la lumière, combinée avec h, le son devient ouvert et lumineux. Mekura signifie littéralement yeux noirs, qui ne voient pas, donc aveugle. La sonorité ra rend le haïku plus fluide.

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18 mars 2010

Réveil des insectes - keichitsu 啓蟄

de Dakotsu 飯田 蛇笏 :

啓蟄のひとり児ひとりよちよちと

keichitsu no hitori ko hitori yochi yochi to

printemps des insectes
un petit garçon
tente ses premiers pas

~~~

de Takashi :

啓蟄の声なす石を踏みゆけり

keichitsu no koe nasu ishi o fumi yukeri

des insectes réveillés
la petite voix
sous les pierres que je foule

~~~

de Midorijo 阿部 緑女 :

啓蟄や妁児のごとく足ならし

keichitsu ya go no gotoku ashi narashi

réveil des insectes
à l'image des petits
qui commencent à marcher

~~~

de Seika :

啓蟄や木々にあつまる波の音

keichitsu ya kigi ni atsumaru nami no oto

réveil des insectes
d'arbre en arbre
le bruit de la mer

où le réveil des insectes est comparé aux premiers pas d'un bébé.

3 mars 2010

KISARAGI - mois de printemps

きさらぎの一夜で濡るる桐の幹
kisaragi no ichiya de nururu kiri no miki

mois du printemps
une seule nuit pour mouiller
le tronc des paulownias

2 mars 2010

NIGATSU JIN - fin du deuxième mois

ちらちらと空を梅ちり二月尽
chirachira to sora o ume chiri nigatsu jin

ça et là les pruniers
par poignées dans le ciel
le deuxième mois expire

17 février 2010

Avant-goût de printemps

de Iida Dakotsu 飯田 蛇笏 (1885-1962) :

春めきてものの果てなる空の色
haru mekite mono no hate naru sora no iro

avant-goût de printemps
et l'azur
devient possible

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15 février 2010

Divisions du printemps et glossaire

Selon l'almanach poétique, le printemps est divisé en plusieurs périodes :

- premier printemps (shoshun 初春), début février, le nouvel an à l'ancienne (kyushogatsu), fin de la saison des grands froids (kan.ake), prémices du printemps (haru asashi), le retour du froid (saekaru), le froid persistant (yokan), le printemps tardif (chishun), un avant-goût de printemps (harumeku), la remontée des poissons vers les glaces de la surface (uo hi ni noboru), les eaux de pluie (usui) ;

- mi-printemps (chushun 仲春), soit le coeur du printemps avec mars (sangatsu), le commencement du printemps (soshun), le réveil des insectes (keichitsu), la métamorphose du faucon en colombe (taka ka shite hato to naru), l'équinoxe. (shunbun) et le jour de l'équinoxe (higan), derniers jours du printemps (sangatsujin) ;

- trois lunaisons du printemps (sanshun 三春), le jour de printemps (haru no hi) ou soleil de printemps, l'aube (shungyo), le matin (haru no asa), le soir (haru no yu), les journées (shunchu), le déclin du jour (haru no kure), premières heures d'une nuit (haru  no yoi), la nuit de lune voilée (oborozuki yo), la douceur (atataka), la limpidité (uraraka), la sérénité (nodoka), le jour s'étire ou le jour allonge (hinaga et chijitsu), l'heure des pousses sur les arbres (ko no medoki) ;

- déclin du printemps (banshun 晩春), avril  ou le mois des deutzies (shigatsu), les pures clartés (seimei), le coup de froid sur les fleurs (hanabie), la saison des grenouilles chaussées d'autres yeux (kawazu no me karidoki), les pluies bienfaisantes (koku u), la taupe devenant caille (densoka shite uzura to naru), lourdeur du printemps (haru fukashi), quatre-vingt huitième nuit de printemps (hachi-ju-hachihachi-ju-hachi ya), tiédeur du printemps (haru atsushi), déclin du printemps (kure no haru), le printemps qui s'en va (yuku haru), regrets de printemps (haru oshimu), l'été proche (natsu chikashi), terme de la troisième lunaison (yayoi jin).

Ces expressions sont le reflet d'une culture fortement imprégnée par la Chine et le système luni-solaire et n'ont pas toujours d'équivalent dans notre monde occidental. Ex : la métamorphose du faucon en colombe correspond au début des travaux agraires, au mois de mars et fait appel à la mythologie japonaise (les dieux descendent dans les rizières), de même que la taupe qui devient caille, fin mars-début avril. Les paysans ont remarqué un regain d'activités parmi les mulots, souris, campagnols, musaraignes, blaireaux et taupes. Ou bien Kawazu no me karidori, saison où les grenouilles empruntent leurs yeux aux hommes, c'est-à-dire période de somnolence et de nonchalance. A cela il faut rajouter un jeu de mot avec les kanjis (caractères chinois) qui voudrait dire la chasse aux femmes.

Le réveil de la loutre-Le printemps, almanach poétique, traduit par A. Kervern (Éditions Folle Avoine).

14 février 2010

二月 nigatsu : deuxième mois

Un avant goût de printemps !

Le printemps débute officiellement le 4 février (risshun 立春). Les vents de printemps entraînent le dégel, ramènent les chants d'oiseaux, en particulier celui du rossignol. Dans les cours d'eau et les étangs, on distingue déjà les poissons à travers la glace qui s'amincit.

La deuxième étape se situe au 20 février : abondantes averses (usui 雨水), la neige fond, les glaces se disloquent, le sol détrempé commence à donner des signes de vie : l'herbe pousse, les arbres bourgeonnent. En longues traînées, les brumes de printemps font leur apparition

Après le froid rigoureux de cet hiver, l'allongement progressif des jours et la durée d'ensoleillement annoncent que nous arrivons à son terme. Réjouissons-nous mes frères ! Le printemps est à nos portes...

Deuxième mois, kigo de printemps, soit février, signifie l'avènement du printemps dans le calendrier lunaire. Pour le calendrier solaire, ce ne sont que des signes avant-coureurs d'une saison qui ne se déclare vraiment qu'un mois plus tard, en mars.

de Ishiwara Shôgetsu 石原舟月:

雪の上に二月の雨の降りにけり

yuki no ue ni nigatsu no ame nofuri ni keri

neige trouée
les pluies de février
sont tombées

~

de Katô Shûson 加藤楸邨 (1905-1993) :

木のひかり二月の壁は度えやすし
ki no hikari nigatsu no kabe wa doe yasushi

la lumière des arbres
sur les talus de février
si fragile

~

de Chodô 樗堂 :

鴨減りて水のさびしき二月かな
kamo herite mizu no sabishiki nigatsu kana

les canards se font rares
solitude des eaux
du deuxième mois

Le réveil de la loutre. Le printemps. Grand almanach poétique japonais, traduit par Alain Kervern (Éditions Folle Avoine, réédition 2009).

Merci Christian pour ton aide, voir son blog http://tabi.over-blog.com/.

3 décembre 2009

Haïku d'automne - Shiki

砂の如き 雲流れ行く朝の秋

suna no gotoki /kumo nagare yuku/asa no aki

comme le sable
les nuages coulent dans le ciel
en ce matin d'automne

11 octobre 2009

Tanka d'automne

秋の野の
尾花がうれに
鳴く鵙の
声聞きけむか
かた聞けわぎも

aki no no no
wobana ga ure ni
naku mozu no
kowe kikikemu ka
kata-kike wagimo

de la pie-grièche
perchée sur un susuki*
dans la plaine automnale
j'ai cru entendre la voix
écoute bien toi aussi !

Anonyme du Manyôshû

* wobana (fleur queue de cheval), un des noms donnés au susuki (miscanthus sinensis), graminée.

29 juin 2009

Haïkus d'été

音いっぱいにして虫籠の軽さかな
oto ippai ni shite mushi-kago no karosa kana

la cage à insectes
emplie de chants
reste légère [Ayaka]

~

闇の夜とすごく狐下這う玉真桑
yami no yo to sugoku kitsune shita bau tama makuwa

par une mystérieuse nuit sombre
un renard rampe sur le sol
pour un magnifique melon [Bashô]

~

石垣にかくれゆきたる馬陸かな
ishigaki ni kakure yukitaru yasude kana

sur le mur de pierre
il avance caché
un mille-pattes [Chie]

~

水の書き水の消したり杜若
mizu no kaki mizu no keshitari kakitsubata

l'eau les dessine
puis l'eau les efface
les iris [Chiyo-ni]

~

さびしさや一尺消えて行く蛍
sabishisa ya isssaku kiete yuku hotaru

tristesse
l'espace d'une paume
la luciole disparaît [Hokuchi]

~

昼の蚊たたいて古新聞よんで
hiru no ka tataite furushinbun yonde

frappant les moustiques
en pleine journée
avec le vieux journal que je lis [Hôsai]

~

草をかりすすむ我肩の青空
kusa o karisusumu waga kata no aozora

Je continue à faucher
Sur mes épaules
Le ciel d'azur [Ippekirô]

~

汗拭て墓に物がたる別哉
ase fuite haka ni monogataru wakare kana

essuyant ma sueur
avec la tombe je m’entretiens
lors de mes adieux [Issa]

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