arrosé le sol
de la portée prend son envol
et se pose rose encore
dans sa solitude

Seine houleuse
le désaccord de l'eau

~

fleuve sombre
charriant l'ombre du jour

~

Seine large
au bord de vies débordantes

~

Seine autodidacte
sa vie au cours évolutif

~

vol du cormoran
le fleuve presque littéraire

~

pousseur fougueux
une affirmation sur la Seine

~

cri du canard
pile du pont investie

les boulons se déboulonnent 

les écrous s’écroulent

les planches s’aplatissent

les toits s'affaissent

les parois se compriment

le village s’aplanit

Noël devient

une platitude

quand le tagada
devient Tagalog
c'est que le galop
franchit la frontière
des Philippines

ciel flamboyant
mes pas à l'est

attirée comme une amante
vers le soleil

son aura se dissout
en quelques minutes

le souvenir
d'un être autrefois cher

le jour point
à remplir du présent

3 cormorans...

doré navrant
le soleil d’automne
jusqu'en hiver

La vague sur l’âne
lui fait perdre pied
Il ne sait pas nager
Avec ses gros sabots
Il frappe l’eau
Sans en toucher le fond

Ses hihan finissent
Par se taire
Un dernier trébuchement
L’amène à la côte
Celle d’Adam
Dont il rêve
Depuis si longtemps

un cri de pie
se multiplie
mis en plis
de mes rides

Un homme de couleurs

pantalon rose veste rouge pochette bleue
traverse la voie

— Vous êtes pompier... parce que vous allumez !

— Le pompier éteint les feux, il ne les allume pas.

— Mais certains sont pyromanes.

— Vous aimez les couleurs !

— Oui il en faut !

dit-il en regardant le ciel gris

et il descend sur le quai

vers la péniche des sapeurs...

passerelle
le nouveau parfum traverse
la Seine

 ruban parfumé
je renonce à moi-même*

* Sì : Sì alla forza Sì alla libertà Sì all’amore Sì a me stessa
(oui à la force, oui à la liberté, oui à l'amour, oui à moi-même)