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CHICHINPUIPUI
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24 février 2009

Fuyu no mushi, insectes d'hiver

冬の虫 fuyu no mushi : Insectes d’hiver
Le mot insecte évoque d’abord l’automne, car cette époque de l’année est marquée par leurs chants nombreux et incessants. Et puis, au fur et à mesure que décline la saison, les chants s’amenuisent. À la fin de l’automne, les rares insectes qui survivent dans quelques touffes d’herbes laissent échapper des crissements pitoyables. Cette détresse des insectes qui râlent est toute contenue dans cette expression très sobre : « insectes d’hiver ». Il existe aussi l’expression « insectes survivants », plus explicite, où se manifeste la compassion des hommes pour les bestioles les plus modestes de la terre.

La recherche de l’effet poétique a engendré des mots de saison comme « les insectes du grand âge » mais parler des « insectes à la voix cassée » fait expressément référence à l’état misérable dans lequel ils se trouvent. Dernier stade de leur vie, on parle aussi des « insectes exténués » quand ils ne peuvent même plus se faire entendre.

Parmi les histoires que recueillit le fameux Lafcadio Hearn (de son nom japonais Koïzumi Yaogumo), il en est une qui évoque avec tristesse l’existence d’un « criquet des herbes » (Cystoxiphus ritsemae) de sa venue au monde à sa fin.

鳴く力たまれな鳴きぬ冬の虫
Naku chikara tamarena nakinu fuyu no mushi

Tant qu’il avait des forces
Il chantait
Le grillon d’hiver

Takeuchi Bujô 竹内武城

火と水のいろ濃くなりて冬の虫
Hi to mizu no iro kokunarite fuyu no mushi

Le feu et l’eau dedans
Ont des teintes d’hiver
Dehors un cri d’insecte

Hasegawa Sôgyo 長谷川双魚

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Commentaires
N
je suis d'accord sur le 3e point, qu'il faut adapter à sa propre culture.
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F
Dans nos contrées (occidentales, moyen-orientales...) que serait susceptible de nous apporter le kigo ?<br /> <br /> 1° Un choix dicté par un affect avec le pays du Soleil Levant.<br /> 2° Ou bien une intuition que l'on ne parvient pas à bien sérier.<br /> 3° Ou bien une adaptation à nos propres liens avec les éléments de la nature et à nos coutumes diverses.<br /> <br /> En ce qui me concerne, j'aurais tendance à pencher vers le troisièmement. Une impression renforcée de la vie des êtres et des choses qui s'agrègent dans la ronde tournante de chaque saison.<br /> <br /> <br /> Pardon, les insectes d'hiver m'ont échappé. ;o)<br /> <br /> <br /> ¤<br /> <br /> <br /> Pie en manteau noir<br /> sur la barrière du champ.<br /> Neige et ciel laiteux.<br /> <br /> <br /> ¤<br /> <br /> <br /> FT
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É
L'homme lisant dans la nature les multiples reflets de son existence... Même si cela est sans doute plus complexe. D'où l'importance du kigo, que je comprends mieux.
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CHICHINPUIPUI
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