Zazamushi ザザ虫

Les zazamushi sont des larves vivant sous les pierres des rivières au débit moyen. Ces animaux benthiques doivent leur nom à l’onomatopée zâzâ du bruit que fait le courant d’une rivière peu profonde en passant sur les pierres qui émergent. Ils sont également appelés kawamushi, « mushi de rivière », et autrefois, on les nommait kawagera, « courtilières de rivière ».

Les zazamushi sont pêchés, de décembre à février, dans la vallée de Ina, avec « bottes à raquettes pointues » (afin de ne pas glisser sur les pierres, et de les retourner pour en déloger les zazamushi) et filet carrelet. Leur pêche constitue un travail d’appoint non négligeable à une époque où les travaux des champs et de la construction occupent peu les hommes. Les zazamushi sont consommés en tsukudani*. Constituant une des spécialités culinaires de la région, ils sont vendus comme souvenir typique de lna. Dans d’autres parties du Japon (départements de Gifu et Aichi), on les utilise également comme appât pour la pêche.

Zazamushi est un mot de saison de l’hiver. Ce terme générique englobe les insectes appartenant aux O. des perles, trichoptères, éphémères, magéloptères, névroptères ; on y trouve aussi de petits crustacés (gammare, aselle), des poissons (gobie), des verts, etc.

ためらいつざざ虫に箸つけにけり
tameraitsu zazamushi ni hashi tsuke ni keri

En hésitant, approcher les baguettes des zazamushi

[Katayama Keitôshi 片山鶏頭子]

* tsukidani : mode de préparation culinaire (concernant divers produits, tels poissons, algues, légumes) qui consiste en une longue cuisson des ingrédients jusqu'à ébullition dans le shôyu (sauce à base de soja fermenté) et le sucre, auxquels on ajoute un peu de mirin (sake doux utilisé en cuisine).

Comments

[neko]

c'était l'heure de détente. Bon rhum ! Je veux dire un bon remède au rhume...

[Francis Tugayé]

Paar... don, ex... cusez-moi.

Le rhume des foins coupés en été.

Le rhume des bruines d'automne.

Le rhume des froideurs hivernales.

Le rhume des pollens printaniers.


Le... "kigo" de Marcel est superbe. ;o)

Aaaa...
Aaaa...
Aaaa...
Aaaa...

[neko]

Vote démocratique. Francis est donc mamamushi à l'unanimité.
Marcel a déjà proposé : rhume, dans les kigos d'hiver.
Francis, tu connais mes facéties, mais nous serons là pour te donner un coup de main, si tu veux, ou même un coup de pied -:) (très beau haïku, au passage).
C'était radio-neko.
Bon dimanche à tous.

[Francis Tugayé]

Je ressors un instant de mon lit de pierres. ;o)

Un travail de très longue haleine, on n'est pas sorti de l'auberge.
Un travail qui ne pourra se faire qu'avec toutes les contributions que pourront nous apporter celles et ceux qui le souhaiteront.

L'emploi du kigo dans le haïku francophone ne saurait s'imposer à quiconque.

Un tel choix nécessite :
- soit une approche du haïku japonais
- soit une insertion du kigo dans nos propres ressentis (ma préférence).

Paradoxalement, le kigo ajoute un ou plusieurs mots... tout en réduisant la place pour tout le reste.
Il force aussi l'éloignement de l'abstraction.
Il n'empêche pas de suggérer des impressions (ou émotions).


¤

Entre les rochers
les volutes figées de la chute.
Ploc... une goutte.

¤


Tenter de faire entendre le "silence".
Sans évoquer le "silence".

Un clin d'œil à l'ami Marcel. ;o)

[éric]

Grand Mamamushi de la langue de Molière, c'est sûr, ça va en jeter! Bon, c'est pas tout ça, après les honneurs, le labeur, Francis.:-)